Coopération dans la filière végétaleExpériences de terrain en jeux non-coopératifs

La coopération est un facteur clé dans le développement de la
compétitivité de la filière végétale. Si des actions collectives existent, elles ne s’installent pas toujours dans le temps. Notre recherche vise à
comprendre et définir les facteurs expliquant les motivations et les freins des acteurs du végétal dans les actions collectives, et instaurer une coopération dans une situation d’état stable.À travers des expériences de terrain basées sur les intentions déclarées et sur les jeux non-coopératifs, nous captons les comportements individuels dans les actions collectives pour définir les facteurs permettant la coopération.

Jeu du bien public

Une première expérience, en janvier 2022, a utilisé le jeu du bien public à quatre joueurs, où chaque joueur contribue dans un pot commun.
La contribution est multipliée par deux, puis reversé en parts égales entre les participants. Elle a été dupliquée en octobre 2022, en gain rémunéré. 89, puis 80 professionnels ont participé respectivement aux deux expériences. Les résultats de cette recherche a été présentée au Salon du Végétal, et a fait l’objet d’un article destiné aux professionnels (Blondel & Noet, 2022a), ainsi qu’un article scientifique (Blondel & Noet, 2022b).

Figure 1: Jeu du bien public

Les acteurs de la filière coopèrent mais chacun pense qu’il est plus coopératif que l’autre : la relation entre les acteurs est donc inégale et déséquilibrée. La coopération s’étiole, et la réciprocité ne s’installe pas.

Dilemme du prisonnier

Dans une deuxième expérience (Noet et al., 2023), nous utilisons un design en 2 temps, contextualisé et décontextualisé, et isolons l’effet in-group / out-group favoritism.
Si la semaine des fleurs pour les abeilles permet de contextualiser une action collective permettant à tous les acteurs de la filière de coopérer, nous nous concentrons dans cette expérience sur les horticulteurs et les acteurs du paysage. Nous mesurons la coopération par paires (horticulteur/ horticulteur, paysage/paysage et
horticulteur/paysage) en mobilisant le jeu du dilemme du prisonnier, où
donner correspond à coopérer, sans y être incité à titre individuel.

Figure 2: Dilemme du prisonnier

Les analyses économétriques vont nous permettre de déceler les corrélations entre les déclarations de préférences des degrés de sensibilité aux inquiétudes environnementales et les comportements dans un dilemme social.

A suivre....

• Références

Blondel, S., & Noet, N. T. (2022a). Pour une meilleure compétitivité, coopérer ! Le Lien Horticole, 1121, 44-45.
Blondel, S., & Noet, N. T. (2022b). Quels facteurs expliquent la faible coopération en horticulture ? Publication TEPP ⟨ www.tepp.eu/ ⟩.
Noet, N. T., Blondel, S., & Lefebvre, M. (2023). Cooperation in the horticultural supply chain: A field experiment. Working paper.

Plus d'informations sur cet objet de recherche :
Ngoc-Thao Noet, doctorante en sciences économiques au Granem
ngoc-thao.noet @ etud.univ-angers.fr (ngoc-thao.noet @ etud.univ-angers.fr)