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Groupe de Recherche ANgevin en Économie et Management

Séparés par des virgules

Nada Kajad, doctorante au Granem, est lauréate du programme européen Co-fund Breath.

Breath : la première promotion a effectué sa rentrée

Les dix premiers lauréat·es du programme européen Co-fund Breath se sont retrouvés à Angers, du 20 au 22 octobre 2025, pour un temps d’accueil et de formations. Tous ces doctorants ont un parcours international et travailleront, durant les trois prochaines années, sur des sujets à la confluence des disciplines de santé et des sciences humaines et sociales.

Les dix doctorants entourent le géographe Sébastien Fleuret, coordinateur du projet
Les dix doctorants entourent le géographe Sébastien Fleuret, coordinateur du projet
C’est la concrétisation de longs mois de travail en coulisses. Durant trois jours, sept doctorantes et trois doctorants ont été accueillis, au sein du campus Belle-Beille de l’Université d’Angers, lors de la première « Welcoming Week », organisée dans le cadre du programme Breath. Impliquant 53 unités de recherche de la région et ses trois universités, le projet vise à attirer de jeunes chercheurs internationaux aux talents prometteurs. « C’est un programme exemplaire, car il se situe parfaitement dans la volonté de nos universités de renforcer notre politique doctorale, pour augmenter la valeur des études doctorales, en leur offrant les meilleures conditions d’exercice et de perspectives », a estimé, dans son discours d’ouverture, Françoise Grolleau, présidente de l’Université d’Angers, établissement porteur du projet.

Particularité de Breath : tous les sujets proposés par des universitaires de la région se situent à l’interface des sciences humaines et sociales et des disciplines de santé. « Le projet est aussi exemplaire par sa transdisciplinarité, avec des sujets de société et d’actualité. Je pense, notamment, aux déserts médicaux ou à l’étude des microplastiques et leurs impacts sur la santé », a expliqué Françoise Grolleau. « Cela nous rappelle que la santé n’est pas qu’une affaire médicale », a complété Xavier Lachazette, vice-président délégué aux relations internationales de Le Mans Université.

Le croisement des regards n’est pas que disciplinaire. Il est aussi culturel. Tous les lauréats ont été formés à l’étranger : ils ne doivent pas avoir résidé plus d’un an en France au cours des trois dernières années. « Cette variété de regards est nécessaire à l’innovation », a poursuivi Xavier Lachazette.

Un CV international

Parmi les dix membres de la première promotion (dix autres lauréats débuteront une thèse à l‘automne 2026), figure Beriot Jiometio, au CV impressionnant. Après une licence en sciences biomédicales dans son pays d’origine, le Camerounais est parti se former à la médecine en Chine. Diplômé, il quitte le pays après un an d’exercice en direction de la Belgique, où il complète sa formation par deux masters, en épidémiologie, d’une part, et, en méthodes quantitatives.

Jusqu’en 2028, Beriot Jiometio va se focaliser sur les déserts médicaux en Pays de la Loire, en étudiant « l’ensemble des facteurs qui concourent à influencer l’accès aux soins, en prenant en compte la densité médicale, mais aussi les facteurs sociaux et environnementaux qui déterminent l’accès à la santé ». Ses recherches seront encadrées, du point de vue académique, par la professeure Aline Ramond-Roquin, à la tête de l’unité de recherche Pops (Préventions, organisations et parcours en soins primaires), et par Sébastien Fleuret, spécialiste de la géographie de la santé (unité ESO). Comme pour tous les autres lauréats Breath, sa thèse sera suivie par un troisième codirecteur, non issu du milieu universitaire, à savoir Thomas Bouvier, directeur-adjoint de la CPAM de Loire-Atlantique.

Arrivé à Angers le 1er septembre, Beriot Jiometio a été satisfait du rassemblement offert par la « Welcoming Week ». « On ne se connaissait pas, cela a permis de se rencontrer entre doctorants et de partager sur nos problématiques ». Il a aussi apprécié les temps de formations (sur la méthodologie, les possibilités de carrière, la prévention des violences et du harcèlement…). « C’était super intéressant ».

Formations professionnalisantes

Tout au long des trois années, les doctorants de Breath vont suivre un programme de formations en anglais dans des domaines variés comme l’éthique, l’innovation ou encore l’entrepreneuriat. En plus de leurs recherches, ils devront effectuer un stage de trois mois dans une structure non académique. « L’un des atouts de ce programme est sa forte formation professionnelle, estime Corinne Mirail, vice-présidente des études doctorales à Nantes Université. Nous voulons leur ouvrir un maximum de portes pour la suite ».

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