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Groupe de Recherche ANgevin en Économie et Management

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Innovess

L’innovation sociale en ESS dans une perspective internationale

 

Présentation

La notion d’innovation sociale s’est imposée dans le débat politique et académique depuis une vingtaine d’années pour désigner tout à la fois des manières nouvelles de répondre à des besoins sociaux insatisfaits ou insuffisamment satisfaits et des manières innovantes de produire des biens et services. Elle a ainsi donné lieu à de nombreux travaux de recherche et à la mise en place de dispositifs publics visant à la reconnaître et à l’encourager.

Sans que ce lien soit exclusif, l’innovation sociale est étroitement associée aux entreprises de l’économie sociale et solidaire et aux entreprises sociales qui en sont effectivement souvent les porteurs ou les instigateurs du fait de leur capacité à expérimenter des solutions innovantes en dehors de la sphère publique et de celle des entreprises marchandes classiques. Sur un plan plus général et dans une perspective historique plus globale, l’histoire de l’ESS peut d’ailleurs s’analyser comme une histoire de l’innovation sociale avant même que ce concept n’ait été véritablement formalisé.

En France, le Conseil Supérieur de l’ESS a proposé une définition de l’innovation sociale en 2011 et l’Avise a élaboré en 2011 une grille de caractérisation de l’innovation sociale qui est fréquemment mobilisée par les acteurs et les chercheurs. La définition du CSESS souligne que l’innovation sociale repose sur 4 grands principes : une capacité à répondre à des besoins sociétaux peu ou pas couverts ; une approche multidimensionnelle ; un modèle de gouvernance qui associe l’ensemble des parties prenantes ; un ancrage territorial fort. A l’UQAM, le CRISES a engagé depuis vingt ans des travaux pour mieux faire connaître ce concept et sa réalité1. Dans d’autres contextes où, si le concept lui-même n’est pas toujours précisément identifié, la réalité à laquelle il renvoie est présente, fait l’objet de recherches et est parfois encouragée par des dispositifs publics dédiés.

 

Le colloque

Ce colloque a pour objectif d’apporter un éclairage sur ce qu’est l’innovation sociale et la manière dont elle se matérialise dans différents contextes géographiques, l’hypothèse sous-jacente étant que des expériences qui fonctionnent dans un contexte particulier peuvent peut-être être transposées si on a une bonne compréhension des facteurs d’émergence et de réussite dans son contexte d’origine. L’événement est organisé en lien avec le 40ème anniversaire de la filière Economie Sociale et Solidaire à l’Université du Mans et s’inscrit également dans le cadre du centenaire de la revue RECMA. Il est organisé par le laboratoire ARGUMANS et la Chaire ESS de Le Mans Université et constitue une des activités prévues dans le cadre du projet CODYNAMICS que soutient la MSH Ange Guépin. Il bénéficie également d’un soutien financier accordés aux laboratoires ARGUMANS et GRANEM dans le cadre de l’AAP COMue Angers/Le Mans.

Ce colloque fait partie des activités développées en lien avec l’axe de recherche « Management responsable et Innovations sociales » du laboratoire ARGUMANS qui concerne les formes d’organisations dont la raison d’être ne se limite pas à la recherche et la distribution du profit. Des organisations s’appuyant par ailleurs sur des modalités concrètes d’un management responsable tourné vers la réalisation d’une performance globale, non seulement financière, intégrant aussi des objectifs sociaux et environnementaux. Cet axe porte une attention particulière aux entreprises de l’économie sociale et solidaire et à l’entreprise sociale et plus largement aux démarches entrepreneuriales tournées vers l’innovation sociale et la recherche de réponses innovantes à des besoins sociaux auxquels ni l’Etat, ni le marché n’apportent de réponse satisfaisante ou suffisante. 

Le colloque vise également à renforcer les liens entre laboratoires de la région Grand-Ouest qui travaillent sur la thématique retenue, en particulier les liens entre les laboratoires ARGUMANS et GRANEM dans un contexte de rapprochement entre les deux universités. Plus largement, dans une perspective interdisciplinaire puisque les contributeurs pressentis relèvent de disciplines diverses (gestion, économie, géographie, sociologie, communication, etc.), le colloque a également pour objectif de faire connaître et contribuer à la diffusion de travaux réalisés par des chercheurs ligériens et à promouvoir ou renforcer des collaborations avec des chercheurs étrangers travaillant également dans ce domaine.

Les partenaires professionnels de la Chaire ESS, qui sont des organisations mutualistes de niveau national (FNMF, MGEN/Institut Montparnasse) ou régional (Mutualité Pays de la Loire), sont étroitement associés à l’événement. Ce colloque ambitionne également de rapprocher les praticiens de l’innovation sociale et de l’ESS et les universitaires qui travaillent sur ce terrain. Il constitue à ce titre un élément pédagogique qui fera partie de la formation des étudiants du Master ESS de LMU et sera ouvert également aux étudiants d’autres formations de LMU et des établissements de la région.

Des partenaires universitaires étrangers avec qui des collaborations ou des projets de recherche ont déjà été menés (projet ICSEM sur les modèles d’entreprise sociale dans le monde, réseau Ciriec International sur l’économie publique et coopérative) sont associés à l’organisation et au programme de ce colloque.

 

Programme prévisionnel

Le programme prévisionnel de ce colloque comprend 4 sessions complémentaires dont l’agencement et les modalités précises d’organisation seront précisés en fonction des contraintes liées à la situation sanitaire.

  • Une première session est consacrée aux aspects conceptuels de l’innovation sociale et à une présentation des principaux résultats empiriques issus d’un vaste programme de recherche international.
  • Une deuxième session est tournée vers la présentation d’expériences d’innovation sociale au plan international et à l’analyse de leurs facteurs d’émergence et de réussite à travers des exemples observés dans différents contextes en Europe, Asie, Amériques du sud et du nord, Afrique, Moyen-Orient, etc.
  • Une troisième session met l’accent sur les structures et dispositifs locaux qui accompagnent l’innovation sociale en région Pays de la Loire.
  • Une quatrième session, organisée en lien avec le centenaire de la RECMA, offre le regard croisé d’historiens et de praticiens pour montrer comment s’est exprimée la capacité d’innovation des mutuelles pour répondre à des besoins liés au territoire.

Dans les différentes sessions, l’accent est mis sur le territoire qui est en effet le niveau d’analyse le plus pertinent pour observer et comprendre l’innovations sociale. Nous espérons ainsi que ce colloque pourra contribuer à éclairer l’analyse de dispositifs existants ou inspirer de nouveaux dispositifs d’une part en apportant aux acteurs régionaux une analyse fine des caractéristiques structurantes et des facteurs de réussite observés dans des expériences mises en œuvre à l’étranger, d’autre part en suscitant le regard d’experts universitaires et/ou étrangers sur des expériences régionales qui peuvent ainsi été appréciées dans une perspective comparative à la fois internationale et interdisciplinaire. 

 

Comité d’organisation scientifique

Comité d’organisation : Eric Bidet (Le Mans Université), Valérie Billaudeau (Polytech Angers), Olivier Boned (MGEN/Institut Montparnasse), Frédérique Chédotel (IAE Angers), Katia Dangereux (Le Mans Université), Thierry Jolivet (Le Mans Université), François Laurent (Le Mans Université), Yannick Lucas (FNMF/Le Mans Université), Christophe Maurel (IAE Angers), Mehdi Nekhili (Le Mans Université), Amélie Notais (Le Mans Université), François Pantin (IAE Angers), Laurent Pujol (Le Mans Université), Charlotte Siney (CHSMC-Université Paris I), et Patricia Toucas (RECMA)

Comité scientifique international : Marie Bouchard (UQAM), Rafael Chaves (Université de Valence), Jacques Defourny (HEC/Université de Liège), Luiz Inacio Gaiger (Unisinos Brazil), Prapin Nuchpiam (NIDA Bangkok), Marthe Nyssens (Université de Louvain)

 

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